Depuis le vote en 1992 de la loi dite "loi Royal" et sa mise en vigueur le 1er juillet 2002, seuls les déchets ultimes, c'est à dire ceux qui ne sont plus susceptibles d'être traités dans les conditions économiques et techniques du moment, pourront être stockés dans les décharges. De plus, la mise en décharge et le stockage des déchets ultimes sont soumis à des normes et procédures draconiennes qui en augmentent considérablement les coûts. La notion de déchets ultimes est variable d’une collectivité locale à l’autre, en fonction des moyens techniques disponibles à la collectivité (usine de traitement avec ou sans valorisation des déchets, tri sélectif et recyclage, incinération, unités de compostage, etc..).
Loi Royal s'inscrit dans la mise en conformité des lois françaises avec les directives européennes sur l'enviromment et celle sur la mise en décharge des déchets.
Le but de tout ceci est de maîtriser et de réduire autant que possible, la production de déchets, tout particulièrement les déchets ultimes à mettre en décharge, ceci dans l’esprit du respect et de la protection de l’environnement. L’augmentation des coûts de traitement pour les communes, et leur répercussion aux particuliers et aux professionnels dans les taxes locales, est une bonne chose dans la mesure où cela doit inciter ceux qui produisent les déchets de les limiter et de prendre toutes dispositions pour en optimiser le traitement et en diminuer le coût. Les acteurs concernés sont les particuliers, les commerçants, les artisans du secteur du bâtiment, et les autres entreprises du canton, sans oublier les déchets organiques provenant des jardins et espaces verts.
Le canton de Fayence n’est pas une grande agglomération urbaine ni un grand centre industriel. La densité de population est faible, l’habitat relativement dispersé. Il en résulte que la production de déchets ménagers par habitant y est plus faible qu’en moyenne nationale (moins de 400kg/an et par habitant) et que les déchets industriels sont des déchets industriels banals (DIB). Il est vrai qu’avec la progression du niveau de vie, la quantité de déchets produite par habitant augmente comme partout ailleurs. L’augmentation de population contribuera aussi à la croissance du volume des déchets, mais cette population supplémentaire contribuera aux coûts par les taxes locales. Voir la production de déchets en pays de Fayence 2002 source SIVOM.
Dans le canton de Fayence, il n’a pas été choisi d’implanter une usine de traitement des ordures ménagères (traitement qui comporte toutes les opérations modernes dont tri préalable, incinération et production de déchets ultimes enfouissables.) . Le site d’implantation qui avait été prévu est l’ancienne mine de spath fluor de Péchiney situé à Fonsantes sur le territoire de la commune de Tanneron sur un emplacement de POS non classé, ce qui permettait la réalisation d’un projet. Ce projet a bien été étudié ; une étude de faisabilité a été faite ainsi que l’avant projet. Mais le projet a été vivement contesté, notamment de la part d’associations d’écologistes et du maire de la commune des Adets (le site est juste en face de leurs lotissements résidentiels ayant vue vers le Nord-Est). Il en est donc résulté donc résulté le blocage et l'abandon du projet. En dehors des arguments écologiques, il est vrai que cette localisation aurait affecté négativement les maisons construites sur le versant Nord-Est de l’Esterel et que le Maire des Adrets a défendu légitimement ses administrés, dans la mesure où il les a encouragés à venir s’installer dans sa commune.
En plus du blocage au plan local, le projet d’usine de traitement a été faussé par une position de principe de Mr Hubert Falco, à savoir que cette usine ne devrait pas recevoir des ordures ménagères en provenance du département des Alpes Maritimes, pour pouvoir être financée par des fonds du Conseil Général. En « représailles », il nous est impossible de transporter des OM du canton vers les AM.
Mais, à mon point de vue, la seule solution permettant de réduire la production de « déchets ultimes » à mettre en décharge est l’usine de traitement. Autrement, nous continuerons à nous mettre les mains devant les yeux pour ne pas voir. Et à faire emploi de moyens dérisoires, même s’ils vont dans le bon sens. Il s’agit du tri sélectif en points d’apport volontaires. La commune à publié au BM une intéressante statistique sur les quantités ramassées. On doit aussi encourager l'utilisation limitée des matériaux d'emballage (notamment plastiques) et accroître le tri sélectif pour le recyclage, en informant toujours plus les habitants de la commune.
L’utilisation limitée des emballages plastiques implique la participation des commerçants, notamment les grandes surfaces où des millions de sacs sont distribués chaque année à la sortie des caisses ; leur utilité est minime, d’autant qu’ils sont fragiles. La suppression totale de ces sacs et leur remplacement par des sacs plus durables sont possibles, le cas échéant avec une participation financière des consommateurs. C'est la tendance maintenant depuis deux ans.
En dehors de cette mesure simple et rapide à mettre en œuvre, la quantité d’emballages plastiques qui conditionnent tous les produits achetés en commerces et supermarchés est considérable. Chaque fois que je reviens du supermarché, je remplis deux poubelles de 30l de tous les plastiques d’emballages. Ces plastiques devraient impérativement être triés et être portés aux containers de tri sélectif. A plus long terme, la collectivité devrait obtenir des fabricants une limitation de ce type d’emballages.
En ce qui concerne le tri sélectif, une fois le tri effectué, le recyclage des matières sélectionnées se fait par la collecte par des sociétés spécialisées qui conditionnent et renvoient les matières triées aux filières concernées (papier, verre, plastiques, aluminium, acier). La société qui effectue ce tri pour nous est située au Muy sur la route de Draguignan. Le tri sélectif permet de réduire le volume des déchets ultimes envoyés à la décharge, dont le coût de traitement est le plus élevé. C’est là que la définition de « déchets ultimes » entre en jeu. Pour le canton de Fayence, tous les déchets sont des « déchets ultimes », sauf à en extraire les produits recyclables par tri sélectif.
A l’heure actuelle, le tri sélectif est effectué principalement par apports volontaires des particuliers aux containers disposés à cet effet en différents points du canton. Ce tri sélectif concerne pour le moment le verre, les emballages plastiques, les papiers et les cartons, les vieux vêtements, et les piles.
En plus de ceci, grâce à la construction de la déchetterie de Tourrettes sur le route de Bagnols en Forêt, il est possible d’apporter les monstres et autres déchets non ménagers, y compris les déchets organiques. Une partie de ces déchets est envoyée en décharge ultime, mais une partie, triée (exemple ferrailles), est l’objet de recyclage. Néanmoins, cette déchetterie commode notamment pour les particuliers et les artisans du bâtiment, contribue à l’augmentation du volume des déchets.
Une amplification du tri sélectif implique le développement des points de collecte pour apports volontaires et surtout une plus grande information et participation des habitants sur les enjeux. Du fait qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, d’usine de traitement dans le canton, le tri sélectif en « porte à porte » et la collecte en « porte à porte », comme cela se fait dans les grandes villes, ne sont pas envisageables.
Le respect et la protection de l’environnement que la loi Royal nous impose désormais, par la maîtrise de la production et du traitement des déchets, implique nécessairement des coûts plus élevés que par le passé. Néanmoins, on doit espérer que la hausse de nos taxes locales (particuliers et professionnels) pour financer des coûts de traitement de déchets plus élevés en raison des nouvelles normes, sera contenue... grâce à la diminution des volumes mis en décharge ultime permis par l’amplification du tri sélectif et du recyclage, seuls moyens à la disposition des habitants du canton de Fayence pour le moment..
Les communes membres du SIVOM du canton de Fayence ont fait le choix du tri sélectif et du recyclage pour réduire au minimum les déchets ultimes à mettre en décharge. Or le coût de traitement en décharge va passer de 39.09€/tonne à 76.26€/tonne car la décharge de Bagnols en Forêt se sature et les déchets devront être transportés, à coût de transport accru, vers le site de Balançan (à 77km, à gauche de l’autoroute vers Toulon après le Cannet des Maures).
Quelques sites intéressants (liens ci-dessous) sur.
le traitement des ordures ménagères dans l’agglomération Parisienne.
le traitement des ordures ménagères dans l’agglomération de Grenoble.
Mis à jour le 26/10/2007 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr)sites web http://pierreratcliffe.blogspot.com et http://paysdefayence.blogspot.com